Tous les trois ans, Santé publique France intègre à son Baromètre annuel un volet consacré à la consommation des drogues illicites, et spécifiquement le cannabis. Les premiers résultats de l’édition 2020 ont été dévoilés début décembre. Au total, 10.879 adultes de 18 ans à 64 ans ont été interrogés avec le concours de l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT).

Stabilité de la consommation depuis 2017

Première observation : le cannabis reste le produit illicite le plus expérimenté en France. En 2020, 46 % des personnes interrogées disent en avoir consommé au cours de leur vie (45 % en 2017). Les hommes sont plus concernés que les femmes, avec des taux respectifs de 55 % et 38 %. Pour la seule année 2020, 11 % des répondants en ont consommé : 3 % de façon régulière et 2 % en usage quotidien.

Après avoir connu une constante hausse, observe l’OFDT, la consommation s’est stabilisée entre 2017 et 2020, que ce soit en matière d’expérimentation ou d’usages réguliers et quotidiens. Toutefois, la part des femmes ayant déjà consommé du cannabis au cours de leur vie a progressé. Il en va de même chez les 26-34 ans et les 35-44 ans des deux sexes, alors qu’elle a baissé chez les 18-25 ans.

Profils socio-économiques

D’après le Baromètre, la majorité des consommateurs sont titulaires du baccalauréat (14 %) ou d’un diplôme supérieur (11 %), quand 9 % sont sans diplôme. En revanche, « pour l’usage régulier ou quotidien, ce sont les personnes avec un diplôme inférieur au bac qui présentent les niveaux de consommation les plus élevés. »

Côté situation professionnelle, 25 % sont étudiants (âge moyen : 21 ans), 20 % sont chômeurs (38 ans d’âge moyen), 9 % des actifs occupés (42 ans) et 4 % des retraités. Le niveau de revenu ne semble pas être associé à l’usage.

Le joint d’herbe en tête

Le cannabis est essentiellement consommé sous forme de joints (94 % des cas). Ainsi, 61 % des « cigarettes » sont d’abord composées d’herbe, la résine de cannabis n’étant utilisée qu’à 37 %.

Parmi les autres modes d’administration, on trouve la vaporisation (2,3 % des situations) et l’ingestion alimentaire, par le biais de space-cake ou d’infusion (2,2 %).