Des cabines de télémédecine dans les déserts médicaux
Les bornes et cabines de télémédecine permettent aux patients des déserts médicaux de bénéficier de téléconsultations. L’entreprise Medadom a déjà équipé 1 500 pharmacies et une cinquantaine d’espaces publics. Son but : prendre en charge les soins non programmés, en zone rurale et urbaine.
La santé numérique se déploie pour faciliter l’accès aux soins dans tous les territoires, notamment via l’installation de bornes et cabines de télémédecine. « L’objectif est de lutter contre le renoncement aux soins, en particulier dans les déserts médicaux où il existe une importante pénurie de médecins », explique Bruno Sablière, directeur Institutions et Grands comptes à Medadom. Cette entreprise développe ces solutions de téléconsultation depuis sa création en 2017.
Lieux publics
« Dans 4 000 communes, le taux d’accessibilité aux soins est de moins de 2,5 consultations par an et par personne », déplore Bruno Sablière. « Nous intervenons en milieu rural et urbain pour prendre en charge les soins non programmés et éviter un engorgement des urgences », ajoute ce dirigeant. Ce dernier rappelle que « Medadom vient compléter l’offre de soins de proximité disponible ». Ces téléconsultations s’adressent, par exemple, aux patients dont le médecin traitant n’est pas disponible et à ceux qui n’en ont pas.
A ce jour, Medadom a réalisé plus de 400 000 téléconsultations. « Nous avons équipé 1 500 pharmacies d’une cabine ou d’une borne connectée, ainsi qu’une cinquantaine d’espaces publics », précise Bruno Sablière. Il s’agit, entre autres, de mairies, de centres de santé ou de maisons France services. « Nous compterons 2 000 à 2 500 équipements installés d’ici fin 2021 et 5 000 fin 2022 », prévoit-il.
Un compte patient
Avant d’obtenir une consultation en ligne, le malade doit simplement créer un compte patient, muni de sa carte Vitale. Il reçoit un SMS sur son téléphone portable pour l’informer du début de l’examen avec un médecin partenaire. « En moyenne, nous proposons une téléconsultation en moins de dix minutes, 7 jours sur 7, de 8 à 22 heures », rapporte Bruno Sablière.
Chacun peut y participer via son ordinateur ou choisir de se déplacer. Pour Medadom, les bornes et les cabines permettent aux patients qui n’ont pas Internet d’accéder néanmoins à la télémédecine. Par ailleurs, ils bénéficient d’un accompagnement de l’équipe officinale en pharmacie ou du personnel de la structure publique qui offre ce service. C’est également utile pour ceux qui rencontrent des difficultés dans leurs démarches dématérialisées.
Six dispositifs médicaux intégrés
« Les patients consultent généralement pour des soins courants : maux de gorges, troubles digestifs, otites, conjonctivites, allergies, etc », détaille Bruno Sablière. A l’issue de la téléconsultation, le praticien peut rédiger une ordonnance ou, en cas de besoin, réorienter le malade. « Un de nos médecins partenaires a détecté un AVC chez une personne et a immédiatement appelé le Samu », témoigne-t-il.
Les cabines et les bornes comportent en effet six dispositifs médicaux intégrés : un stéthoscope, un thermomètre, un tensiomètre mesure la tension artérielle, un oxymètre définit le taux d’oxygène dans le sang, un otoscope permet d’ausculter les oreilles, et enfin, un dermatoscope sert à observer les lésions cutanées. Le médecin peut donc recevoir plusieurs constantes durant la téléconsultation. Une ordonnance et un compte-rendu, imprimables en pharmacie, sont systématiquement annexés au dossier du patient.
Téléconsultation en mobilité
Désormais, Medadom souhaite améliorer la prise en charge des étudiants qui souffrent d’un fort renoncement aux soins. Autre priorité : simplifier l’accès aux soins des personnes en situation de handicap et des personnes les plus isolées.
« Des collectivités locales nous font part des difficultés de déplacement de certains patients, à l’instar des personnes âgées », déplore Bruno Sablière. Pour elles, « marcher un kilomètre jusqu’à une structure du centre du village, équipée d’une cabine, s’avère parfois impossible ». Face à cette problématique, un projet de téléconsultation en mobilité pourrait voir le jour.