Les personnes malades devront payer plus pour se soigner. Les franchises médicales restant à la charge des patients sur chaque boîte de médicaments et acte paramédical (infirmier, kinésithérapeute…) vont en effet doubler à partir du second trimestre 2024. Instaurées en 2008, ces franchises passeront de 50 centimes à 1 euro par boîte ou acte. La franchise sur les transports sanitaires atteindra 4 euros, au lieu de 2 euros aujourd’hui.

Ce doublement concerne également la participation forfaitaire, dont le montant passera ainsi à 2 euros. En vigueur depuis début 2005, elle est due à chaque consultation médicale ou acte réalisé par un médecin, examen radiologique et analyse de biologie médicale.

La procédure actant ces hausses est d’ores et déjà en cours. « Le Gouvernement engage les consultations liées à la procédure de publication des textes réglementaires nécessaires », ont annoncé le 22 janvier les ministères de l’Economie et de la Santé dans un communiqué commun. Ces différentes mesures, qui rapporteront 800 millions d’euros, devraient entrer en vigueur entre « la fin du mois de mars » pour les franchises médicales et « d’ici début juin » pour les participations forfaitaires. A noter que les complémentaires santé solidaires ne peuvent pas rembourser ces frais, comme elles le font par exemple pour le ticket modérateur ou le forfait hospitalier.

 Plafond de 50 euros maintenu

« Le plafond annuel fixé à 50 euros est maintenu afin de protéger celles et ceux affectés par une pathologie lourde, et notamment les personnes atteintes d’une affection de longue durée », précise le communiqué. « Les patients ayant le plus fort recours aux soins, dont les montants de franchise sont déjà actuellement au plafond de 50 €, ne paieront donc pas davantage », poursuit-il.

Dans son discours du 16 janvier, le chef de l’Etat avait soutenu ces dispositions, évoquant notamment la responsabilisation des patients. De son côté, France Assos Santé « s’indigne des déclarations qui tendent à faire passer les usagers pour des personnes irresponsables, voire des enfants gâtés qui demandent que tout soit gratuit. » Pour cette association, ces coûts viendront forcément alourdir la facture des malades. « La totalité des restes à charge ne sont pas du tout repérés par les comptes officiels. Il s’agit de l’ensemble des frais pas du tout remboursés, et qui pèsent sur le budget des personnes malades ou en situation de handicap », fustige-t-elle.